Comment fonctionne la cicatrisation ?
Votre peau est formidable. En plus d’être le plus grand organe de votre corps, elle est capable de se régénérer et de se reconstruire après un traumatisme : elle cicatrise. Mais comment fonctionne-t-elle exactement ?
La composition de la peau
Avant de rentrer dans le vif du sujet, parlons de la composition de votre peau. Cette dernière n’est pas composée d’une, ni de deux, mais bien de trois couches :
L’épiderme, qui est la couche la plus en surface et qui se renouvelle en permanence.
Le derme est la couche intermédiaire et constitue le principal soutien de la peau.
L’hypoderme vient en dessous et est principalement composé de cellules graisseuses.
La gravité d’une plaie s’évalue notamment par sa profondeur. Plus elle atteint les couches de la peau, plus la plaie mettra du temps à cicatriser.
Qu’est-ce que la cicatrisation ? 1
Le processus de cicatrisation est un phénomène de régénération par lequel les lésions des tissus et des organes se réparent. Ainsi, face à une atteinte à son intégrité, la peau va induire un phénomène complexe de réparation. Ce dernier est différent selon l’individu, et varie selon des facteurs individuels comme l’âge, le sexe, la génétique, les comorbidités, les traitements ou encore le système inflammatoire. On parle alors d’ « aléa cicatriciel individuel multifactoriel ».
Les étapes du processus de cicatrisation
Maintenant que les bases sont établies, il est temps de comprendre comment la peau s’auto-répare.
La cicatrisation se déroule en 3 étapes, qui se chevauchent dans le temps :
Phase de réaction inflammatoire ou de détersion
Un caillot se forme puis des cellules immunitaires migrent vers la blessure pour participer à la réaction inflammatoire. La lésion est recouverte d’un caillot sanguin. Cette première phase dure deux à quatre jours et permet à l’organisme de mettre en place une réponse immunitaire et de protéger l’organisme d’une éventuelle infection.
Phase de réparation ou de bourgeonnement
À cette étape, de nouveaux vaisseaux sanguins se forment par bourgeonnement des vaisseaux existants. Cela permet l’apport en nutriments, oxygène et cellules indispensables à la cicatrisation. Des bourgeons charnus de derme se constituent pour combler la plaie et le réseau vasculaire se régénère.
Phase de reconstruction, d’épidermisation ou de remodelage
Durant cette dernière phase du processus de cicatrisation, le caillot sanguin devient une croûte. Sous cette dernière, les cellules de tissu conjonctif vont migrer vers le centre de la plaie et les vaisseaux sanguins vont se reformer. La plaie se referme par une cicatrice. Avec le temps, cette dernière devient plus souple, plus lisse et plus douce au toucher. Progressivement, les couches habituelles de l’épiderme se reforment. Ce processus peut durer de 2 mois... à 2 ans.
En fonction de la profondeur et de la gravité de la plaie, ces étapes peuvent prendre plus ou moins de temps.
Bien évidemment, pour que ces étapes se déroulent le mieux possible, il est essentiel de prendre en charge et de soigner la plaie le plus rapidement possible afin d’éviter les infections et d’optimiser la cicatrisation.
Qu’est-ce qui peut ralentir la cicatrisation d’une plaie ? Pourquoi certains ont une cicatrisation plus lente ? 2
Comme évoqué plus haut, le délai de cicatrisation dépend de nombreux facteurs. Toutefois, certaines variables peuvent retarder ce processus. C’est le cas notamment d’une plaie mal désinfectée, qui pourrait engendrer une infection. À noter qu’en cas d’infection importante, la consultation d’un médecin doit se faire en urgence. De plus, lors du nettoyage de votre blessure, veillez à utiliser de l’eau tiède et non de l’eau froide. En effet, cette dernière ralentit la circulation sanguine et peut de ce fait retarder la cicatrisation.
Vos habitudes du quotidien peuvent également jouer un rôle important. C’est le cas notamment du tabac. Lorsque vous fumez, le monoxyde de carbone que vous inspirez prend la place de l’oxygène dans le sang. Vos tissus sont donc moins oxygénés. De plus, la nicotine entraîne une contraction des vaisseaux sanguins, ce qui induit une mauvaise irrigation des tissus.
Certaines maladies peuvent également ralentir la régénération des cellules. C’est le cas de l’obésité, du diabète, des pathologies vasculaires, ou encore des troubles de la circulation artérielle ou veineuse par exemple.
Enfin, en cas de plaie, si votre vaccination antitétanique n'est pas à jour, il est important de consulter votre médecin ou votre pharmacien. Ils pourront vous vacciner contre le tétanos si besoin. Si besoin, un médecin pourra également vous injecter un sérum antitétanique humain en plus du vaccin.
Comment accélérer le processus de cicatrisation ? 2
Nettoyer la plaie correctement avec de l’eau et du savon, puis avec un antiseptique, en vérifiant l’absence de corps étranger. Se laver les mains à l’eau et au savon avant le soin, est fondamental pour prévenir une infection.
En effet, une plaie infectée met plus de temps à cicatriser. La blessure doit ensuite être recouverte d’un pansement (gras ou « interface » en cas de brûlure, surtout au deuxième degré) afin de maintenir la peau dans un milieu humide et de favoriser une bonne cicatrisation.
De plus, en cas de coupure peu profonde, peu étendue et propre, le recours à des bandelettes adhésives de suture « strips » peut être intéressant.
Ces dernières, s’ils sont correctement appliqués, aident à approcher les bords de la plaie et favorisent la cicatrisation ainsi que l’esthétisme de la cicatrice. Toutefois, si votre coupure vous semble plus importante, plus grave, notamment avec un saignement abondant, rendez-vous dans un cabinet médical ou aux urgences. Des points de suture peuvent être nécessaires.
À noter également que certaines habitudes, notamment alimentaires, peuvent contribuer au processus de cicatrisation.
Quels sont les signes d’infection à surveiller lors de la guérison d’une plaie ?
Consultez sans tarder, si, après
avoir soigné la plaie vous-même, vous constatez un symptôme suivant :
Rougeur ou gonflement très important autour de la plaie
Douleur intense
Suintement de liquide jaunâtre ou verdâtre
Fièvre supérieure
à 38,5 °C
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